Un petit trépied qui plaît
On m’a gentiment fait parvenir des images d’un trépied. Cette communication m’a amené à revoir les trépieds que je connais. Je vous en présente un qui me semble mériter notre attention par sa délicatesse et son élégance.
Il porte le numéro 71.1.153.3 dans la collection Hotermans. Il a été photographié par Lecoq avant que Hotermans ne cède sa collection à David M. Stewart. Cette photographie apparait à la page 192 de l’ouvrage Les objets de la vie domestique de Raymond Lecoq. Toutes les photographies paraissant ici sont les miennes.
On ne saurait dire quand il fut forgé exactement. Cependant, en notant que les arêtes des verges de section rectangulaire qui composent le plateau sont légèrement arrondies sur le dessus il est possible de croire (croire et non pas savoir) que ce trépied aurait été forgé avant que le fer rond ne soit offert au commerce par les tréfileries. Cette production a commencé vers 1685.
Les pieds de cet ustensile ne présentant pas les détériorations souvent trouvées sur ceux qui ont séjourné dans les braises, ou bien ce trépied a peu servi sur l’âtre ou il a servi de dessous-de-plat.
On confond souvent ces petits trépieds avec des dessous-de-plats, il est d’ailleurs possible qu’ils aient servi à cet usage : certains, en effet, ne sont pas rongés par l’action du feu.
Lecoq, Les objets de la vie domestique, page 193
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Description
Le manche de ce trépied est un plat qui s’amenuise et se termine par un crochet permettant de le suspendre.
À l’autre extrémité sont soudées quatre verges.
Elles sont distribuées en paires de part et d’autre du manche pour aller former deux des ovales du plateau qui en compte trois, le troisième est formé de verges identiques à celle des deux premiers.
De chaque côté, les extrémités de ces six verges sont soudées ensemble et rabattues pour former les pieds du plateau.
Les verges intérieures des trois ovales dessinent un triangle dont les côtés sont concaves et les verges extérieures un triangle dont les côtés sont convexes.
Le troisième pied est assuré par une cinquième verge soudée sous le manche.
En général, quand le trépied comportait une queue, le troisième pied était soudé à chaud ou rivé à la naissance de la queue
Lecoq, ibid
Quelques dimensions
Longueur totale : 362 mm; longueur du crochet au centre du renflement du manche, 152 mm et 27 mm de largeur à ce point.
Les pieds: largeur au haut d’un pied 22 mm et au bas, 16 mm.
Épaisseur du matériau : 6 mm.
Dimensions du plateau: hauteur, 53 mm aux pieds du devant et 55 mm au pied central. Le plateau mesure 172 mm à son plus large et 185 mm de longueur.
Enfin
Il a surement peu mis les pieds dans la braise. On l’a plutôt souvent vu sur une table portant un plat chaud, mais partout ce petit trépied fit son travail avec élégance accroissant les plaisirs de la table.
Pour le forgeron qui me lit, il faut voir dans cet ustensile, comme dans beaucoup d’autres, un bel exercice de soudure au feu.
Pour tous, ce trépied mérite qu’on le reproduise.